Technique de multiplication.
Pour qui dispose d'un peu de temps et de patience la multiplication fiable de certaines variétés de Cucurbitacées ne pose pas de gros problèmes techniques, je vais vous expliquer la méthode que nous utilisons.
Mais d'abord un peu de théorie: En botanique la compatibilité sexuelle se situe au niveau de l'espèce. Toutes les plantes d'une même espèce peuvent s'hybrider entre elles. Alors qu'entre 2 espèces différentes il n'y a, en principe, pas de fécondation possible ou si la fécondation se réalise pour 2 espèces assez proches le produit est généralement stérile.
=1=
Le choix des variétés;
Seules des
variétés aux caractères stables et fixés
doivent être multipliés.
Cela exclu toutes les variétés hybrides (dites F1) qui
héritent des caractères de 2 parents de variétés
différentes.
Attention: les semenciers et marchands de
graines n'indiquent pas toujours le caractère hybride de
leurs références, ce qui conduit à de cruelles
désillusions ou à de curieuses surprises.
=2=
Le choix de la méthode de multiplication;
a/
La pollinisation libre (open) est la méthode la plus simple,
la nature travaille pour nous. Et même un peu trop parfois, en
effet les insectes voyagent et donc pour ce garantir de toute
contamination il faut être assuré qu'il n'y ai pas de
plantes de la même espèce dans un rayon de 2Km. Cette
méthode peut être relativement fiable pour des espèces
peu usitées, mais attention aux courgettes, concombres,
melons et autre espèces courantes dans les jardins des
voisins!.
b/ Pratiquement impossible à assurer avec
fiabilité par un amateur est la pollinisation en espace clos.
Il faut cultiver les plantes dans un espace parfaitement étanche
aux insectes externes et y introduire des insectes garantis sans
pollens (en général des larves qui éclosent
dans l'enceinte). Il faut également garantir que les entrées
et sorties du personnel ne soient pas l'occasion d'introduction
parasites (sas). Le respect de toutes ces conditions impose des
serres sophistiquées réservées aux
professionnels mais permettant de faire de la multiplication sur une
grande échelle.
c/ La méthode que je préconise,
et que je pratique, assure la garantie de qualité et une
quantité largement compatible avec les besoins amateurs. Elle
consiste à se substituer aux insectes tout en s'assurant que
ceux-ci ne puissent visiter les fleurs choisies, je m'explique
dans le détail:
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Choisir les fleurs à poliniser avant qu'elles ne s'ouvrent (pour les cucurbita le soir, les fleurs s'ouvrent le matin, et inversement pour les lagenaria qui s'ouvrent le soir). La corolle commence à prendre de la couleur mais il est important qu'elle soit toujours fermée. |
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faire
en sorte que ces fleurs, à leur ouverture, ne soient pas
visitées par les insectes. Attention de ne pas oublier de protéger des fleurs femelles mais aussi des fleurs mâles. |
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b/
la mise en sac..... |
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Le lendemain les corolles sont ouvertes, les fleurs sont mûres mais protégées des insectes et vierges de toute pollinisation. |
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Il ne
nous reste plus qu'a faire l'abeille, prendre le pollen de la
fleur mâle et l'étaler généreusement
sur les stigmates de la fleurs femelle. |
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Une
fois pollinisée la fleur femelle doit être de
nouveau protégée (là le sac est
indispensable, bien serré sur le pédoncule) contre toute visite des insectes. |
Après quelques jours, quand la fleur est fanée, le sac doit être retiré.
Il faut encore attendre un peu pour s'assurer de la réussite de l'opération et voir le fruit commencer à grossir.
Comme nous sommes beaucoup moin doués que les abeilles, notre taux de réussite se situe en général autour de 50%, il ne faut donc pas hésiter à féconder de nouvelles fleurs même avant d'avoir le résultat des premières.
Et maintenant bonne chance et bon courage...
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